T’écrire, ce n’est rien d’autre que faire le tour de ton absence. Décrire l’héritage d’absence. Tu es une forme vide impossible à remplir d’écriture.
1950. Annie Ernaux, 10 ans, apprend l’existence d’une sœur, morte avant qu’elle-même ne soit née. 2011. Annie Ernaux adresse une lettre à cette sœur qu’elle n’a jamais connue mais dont la disparition a marqué son histoire. La même année, Nadège Fagoo, photographe, est saisie par la délicatesse rugueuse de ce récit et crée des premières images. Comme une réponse visuelle à ce qui est indicible.
Dans cette version à la croisée des langages, où la photographie se conjugue à la littérature, L’autre fille prend une direction inexplorée. Elle se glisse entre la réalité et la fiction, entre la présence et l’absence. Car, à la fin, que reste-t-il ? Les images ou les mots ? Ou simplement, un mélange des deux ?
Cette forme augmentée de L’autre fille reflète la lutte des vivants « contre la longue vie des morts ».