Traverse !
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Photographie en Bretagne d'un homme en plein milieu de l'eau après avoir sauté par Richard Baron
Bretagne
8 juin 2020

 
Denain, l’ancien cœur sidérurgique du Nord, a toujours la gueule d’un boxeur sonné, à genoux, avec ses 32% de chômage, près de quarante ans après l’uppercut. 1978, date tragique : la direction d’Usinor (aujourd’hui Arcelor-Mittal) annonce les premiers 3 000 licenciements, le début du démantèlement, qui s’étalera sur dix ans. La ville n’a rien vu venir. Elle se croyait invincible, un colosse nourri de ses usines sidérurgiques, qui pompaient le charbon des veines du sous-sol, et l’eau de l’Escaut. «C’était beau, la nuit était rougeoyante», se souvient Bernard Ethuin, ancien délégué CGT d’Usinor. Les hauts-fourneaux crachaient leurs flammèches. «Ma grand-mère râlait avec ses draps qu’elle mettait à sécher dehors. Elle les retrouvait rouges, à cause de l’oxyde de fer.» On disait à l’époque qu’un emploi à Usinor en induisait cinq autres : boulanger, instituteur, cafetier… Au temps de la splendeur, dans les années 60, ils ont été jusqu’à 11 000 à y travailler sur une commune de 30 000 habitants…