Port-Saïd - décembre 2012
Le repérage à Port-Saïd en Egypte pour le projet Ravages tombe précisément entre les 2 tours du référendum constitutionnel organisé par le président Morsi et les Frères musulmans.
L’ambiance est tendue, une sorte de calme menaçant règne. Nous sentons qu’il suffirait d’un rien pour que n’éclate la violence latente.
La paranoïa est générale, et même si l’objet du séjour n’est pas de réaliser un travail photographique, l’ambiance n’est pas propice à la prise de vue : notre présence n’est pas souhaitée, prendre des photos est mal vu, on nous le fait comprendre en permanence.
Du coup, je trouve un objet de compensation : à défaut de photographier les Port-Saïdis, je tire le portrait des voitures abandonnées dans la rue : certaines sont intégralement voilées, d’autres ont juste une sorte de hijab. Certaines, probablement les plus émancipées, sont entièrement nues...
Portraits en creux d’une société en crise.
Un mois plus tard éclateront des émeutes qui feront plus de 30 morts et 300 blessés, suite à la condamnation à mort de 21 supporters ultras de football.