#33. Démasqués !
23 avril 2021#35. L’amour vache
14 mai 2021La livraison à vélo s'est considérablement développée depuis quelques années dans les grandes métropoles, confinements et couvre-feux successifs ont permis aux livreurs de travailler un peu plus avec la fermeture des restaurants : le soir venu, Youssef est souvent bien seul dans les rues de Lille. Le travail est rude : les courses sont parfois longues, la pluie et le vent souvent de la partie, les vélos pas toujours en bon état. Les livreurs ne sont pas salariés des plateformes uber eats et deliveroo, sont payés à la course, et ne bénéficient d'aucune couverture sociale. Avant de partir, Youssef prend un dernier café, il va devoir bien se couvrir, il fait froid aujourd'hui. Dans le couloir, son sac Uber eats, encombrant : la plateforme impose l'équipement en sac isotherme de dimensions précises et en propose à la vente (69,90 euros). Certains livreurs louent des vélos en libre-service, Youssef, lui, possède le sien. A chaque livraison, il faut veiller à respecter les distances sanitaires. Petite pause avec d'autres livreurs, la solidarité se crée. Certains, sans papier, pour obtenir un compte de livreur, ont dû "emprunter" (moyennant finance) ou partager une identité. Parfois, les plateformes effectuent des contrôles : le coursier a alors dix minutes pour se prendre en selfie et prouver qu'il est bien le titulaire du compte. A la fin de la journée, la fatigue se fait sentir, et se lit dans les yeux de Youssef. © Mathieu Dréan - Light Motiv